Une vue dans une voie,
Une voie dans une vue.

En pavanant mes regards aléatoires dans les annales des allées,
Des inconnus d’aujourd’hui qui sont quand même nombreux dans leurs pensées.
Je scionne, je valse même, à petits pas, juste assez pour croiser,
Une marée d’émotions, une avalange des ondes, et un amalgame de mémoires trouées.
Je freine le vagabondage de mes idées cocasses, et je pousse mes écouteurs,
Immédiatement, je me sens mieux, décontracté, enfin prêt. C’est l’heure!
Assis autour de moi, d’autres passagers, tous parés, tantôt de peines, tantôt de bonheurs,
En faisant attention à ne pas les dévisager ou de peur de l’être, je me plonge dans une lecture et en mode baiseurs,
Deux heures et demies plus tard, je constate brusquement qu’on s’est arrêté, insoucieux mais tout aussi curieux,
Je me demandais où on était, sans nécessairement savoir ce que j’allais faire si je l’aurai su mais tout de même aventureux,
Je me suis acheté un café noir, amer, et je me suis trouvé un endroit éloigné, mais loin d’être odieux.
Pour combler mes amertumes de vie et non pas du café, je me réjouis du sandwich que j’avais soigneusement roulé de salades vertes, fraiches mais puissantes la veille, tout heureux.
Mi-sandwich, mi-café, je décide qu’il est temps de continuer mon voyage et je prends mes affaires, et je continue à pieds. Mon pèlerinage vers l’autrui m’attire et me tiraille.
Ma vision se pointille vers une petite colline radieuse, lumineuse, aérée, mais qui nécessitera quand même un peu d’effort physique pour arriver au bercail.
Je me suis convaincu qu’une fois installée, au petit sommet de la petite colline, je ferai une petite sieste juste pour une petite minute. Tout serait petitement beau, presque parfait. Il fallait que je me soigne.
Effectivement, dès que j’ai posé mes fesses sur l’herbes rosées, je me suis fait transporter par cette vue inébranlable, par ces expériences non acquises et par ces nonchalances de cet entourage, qui m’est inconnu, qui parfois me remplit de peur, ou de sentiment d’aliénation journalier. Un environnement qui m’est hostile, qui me fragilise, mais qui me forge, qui m’équipe, qui me pousse à braver les vagues envieuses, et qui m’oblige constamment à me remettre en question, pour que je sois enfin prêt pour la bataille !
Une intrusion baveuse me remplit le cou tout à coup. Plus de mal que de peur, je me suis roué de coups en glissant maladroitement après avoir été, ce que les autres diront, surpris.
Dix mètres de moi, en élévation, un pittou, magnifiquement bâti, soigneusement coiffé, une queue en constante rotation et avec des beaux yeux gris,
Me fit signe de grimper, peut-être qu’il avait senti mon sandwich de loin ou s’est probablement égaré de son maître vu que je n’avais vu jamais des animaux sans domicile dans le parage à l’exception des gens. Bien vite il s’est installé à côté de moi, je l’ai donné un autre morceau de sandwich moins pimenté et plus à son goût et quant à moi, je dégustais le mien. Jusqu’à qu’on entendit tout deux, au loin des cris, avec une voix fine, fracassante et somptueuse, « Lucy ! Lucy ! »
Tout de suite, en brandissant nos deux regards, on a rapidement terminé nos sandwichs, on s’est fait le plus grand câlin avant de retourner à nos vies respectives, sauf si je décidais de la raccompagner. Après quelques secondes de réflexions, je me suis dit qu’après tout, je devais continuer ma route et je fis.
Fin.
Chetan Gukhool ©
12/09/23